Bioénergie, bioproduits et bioéconomie : survol avec RNCan

Bioproduits, bioénergie, biotechnologie, bioéconomie…

Si vous vous sentez perdus, ou si vous vous voulez simplement parfaire vos connaissances, nous vous invitons à consulter les différents documents produits par Ressources Naturelles Canada (RNCan) à ce sujet.

Nous en avons fait une petite synthèse pour vous.

Qu’est-ce que la biomasse forestière?

Tout d’abord, saviez-vous que le préfixe “bio-” est d’origine grec ancien βίος [bíos] qui signifie “vie”? Lorsque l’on parle de biomasse forestière plus spécifiquement, on désigne le matériel biologique provenant des arbres. La forêt canadienne est une source abondante de biomasse, ce qui confère un énorme potentiel à l’industrie forestière canadienne. 

La principale source de biomasse est actuellement les résidus et sous-produits (ex. écorces, sciures et liqueur noire) laissés par les procédés de fabrication. Il est économiquement avantageux d’utiliser cette matière qui autrement devrait être enfouie ou incinérée. Cependant, il est également possible d’aller chercher de la biomasse dans les résidus de récolte; les arbres coupés lors de traitements sylvicoles d’éclaircie; les déchets de construction et démolition; et les arbres des peuplements décimés par des perturbations naturelles telles que des feux de forêt, des épidémies d’insectes et des maladies.  

L’établissement de plantations destinées à la production de biomasse est une avenue qui est présentement à l’étude. Il existe des essences à croissance rapide, tels que l’érable argenté ainsi que certaines variétés d’aulnes, de saules et de peupliers qui peuvent être cultivées en 3 à 15 ans. C’est un délai non-négligeable, considérant qu’il en prend de 40 à 100 ans pour les peuplements de forêts naturelles. Ces plantations peuvent être situées sur des terres agricoles peu rentables à proximité du lieu de transformation, ce qui réduirait les coûts de transport pour l’approvisionnement tout en apportant un revenu supplémentaire aux agriculteurs.

Les usages et l’importance de la biomasse forestière

Il est possible d’utiliser la biomasse, entre autres, afin de produire de l’énergie ou des bioproduits renouvelables. L’intérêt pour celle-ci a été stimulé principalement par la fluctuation des prix de l’énergie et par les préoccupations grandissantes concernant les changements climatiques. Afin de s’assurer une sécurité énergétique ainsi que de créer une valeur ajoutée aux sous-produits de ses usines, l’industrie forestière se verse de plus en plus dans les nouvelles technologies de conversion de la matière.

La production d’énergie peut passer par la combustion sans transformation des écorces et déchets de bois après un léger conditionnement afin de produire de la chaleur. Cette production de chaleur peut être utilisée afin de produire simultanément de l’électricité (cogénération). Divers procédés peuvent aussi être utilisés afin de transformer la biomasse en combustibles densifiés (granules, bûchettes et rondelles) ou, en biocarburants liquides ou gazeux (bioéthanol, biodiesel, biohuile pyrolytique, biogaz et biométhane).

La contribution de la biomasse forestière à l’approvisionnement énergétique au Canada a augmenté de 2% entre 1970 et aujourd’hui. Selon les estimations de l’industrie, l’énergie produite par les biotechnologies forestières pourrait alimenter une habitation sur cinq au Canada.

Il existe une vaste gamme de bioproduits à valeur ajoutée qui peuvent être fabriqués à partir de la biomasse. Nommons à titre d’exemple; le bois en stratifié-croisé, les produits chimiques verts, les produits pharmaceutiques, les textiles, les bioplastiques, les fibres de verre, les produits d’hygiène. 

Le potentiel de ces nouveaux bioproduits sur le marché mondial ne cesse d’augmenter, dépassant largement les produits forestiers traditionnels (pâtes, bois d’œuvre et papier journal).

Avantages de l’utilisation de la biomasse

La demande mondiale grandissante pour les bioproduits représente une possibilité économique importante non seulement pour le Canada, mais aussi pour les collectivités.

Outre l’intérêt économique, l’usage de biomasse pour la production de chaleur, de biocarburants et de bioproduits signifie une réduction de la dépendance envers les combustibles fossiles.

Les forêts nous offrent ce qu’on appelle des « écoservices », c’est-à-dire; l’enrichissement en nutriments, la purification de l’eau et de l’air, la protection des sols et le stockage de carbone. C’est ce dernier point (le stockage de carbone) qui permet de diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES) et ainsi, de lutter contre les changements climatiques.

Dans le cas de résidus d’usine, l’utilisation de la biomasse évite l’enfouissement de celle-ci, et par conséquent évite le relâchement de méthane dans l’atmosphère et l’écoulement du lixiviat dans les cours d’eau.

Viabilité écologique et économique

Malgré le grand intérêt et les bien-faits de l’utilisation de la biomasse forestière, des préoccupations sont soulevées quand à l’impact à long terme sur nos forêts. Des prélèvements plus intensifs de la biomasse sur les parterres de coupe pourraient mener à une diminution de la productivité des sols. Afin d’éviter ce problème, il faut trouver un équilibre et s’assurer d’une bonne gestion des forêts. C’est un point important sur lequel les chercheurs du Service canadien des forêts (SCF) travaillent.

Les visées environnementales tendent de plus en plus vers l’amélioration de la durabilité économique d’une industrie qui soit écologiquement viable. Pour que la biomasse serve efficacement, nous devons l’obtenir à un prix concurrentiel et son utilisation doit avoir des incidences minimales sur l’environnement.

Il est également très important de prendre en considération le nombre d’emplois découlant des activités. Or, l’industrie des produits forestiers « traditionnels » génère plus d’emplois que la bio-industrie. La clef du succès, selon le Projet de la voie biotechnologique, serait dans l’intégration de nouvelles technologies aux usines traditionnelles. La diversification des activités, incorporant des produits de faible, moyenne et de grande valeur, est le modèle le plus durable. La combinaison optimale des différents produits variera selon différents facteurs; dont la région, les produits disponibles, les politiques provinciales et les coûts de transports).

 

Pour aller plus loin, voici les dossiers de RNCan :

Bioéconomie, bioénergie et bioproduits forestiers

Production de bioénergie à partir de la biomasse

Le projet de la voie biotechnologique

Bioénergie forestière